Le canal de Perpignan

Le premier ancêtre connu du canal de Perpignan est le canal royal de Thuir (Sequia Real de Thoyr), qui existait déjà en 1172. Certaines hypothèses se basant sur l'étymologie du nom proposent une origine arabe. Alimenté par les eaux de la Têt puisées aux alentours de Vinça, il permettait l'irrigation des cultures et le fonctionnement de moulins mais aussi l'alimentation en eau d'une partie de Perpignan et notamment du palais des rois de Majorque quʼil rejoignait par le biais dʼun pont-aqueduc disparu avec les remparts de la ville au début du XXe siècle.

Au cours de sa traversée des gorges de la Guillera, en aval de Rodès, il franchissait plusieurs ouvrages d'art dont subsistent aujourd'hui quelques vestiges. Il empruntait ainsi l'aqueduc de Roqua Colomera pour contourner une falaise puis le pont-aqueduc d'en Labau (ou pont des sarrasins), récemment classé monument historique, pour franchir la Têt. Ces différents ouvrages seront détruits par la crue de 1421 et ne seront jamais reconstruits. Plusieurs canaux seront alors construits pour remplacer le précédent. La branche principale, renommée canal de Perpignan ou Las Canals, est reconstruite vers 1425 et prend sa source plus en aval à Ille-sur-Têt.

Le canal franchit également au sud de Perpignan, entre la rocade et la route dʼEspagne, un pont-aqueduc dʼenviron 200 mètres de long, appelé aqueduc des Arcades. Celui-ci, classé monument historique, est construit en brique rouge et date vraisemblablement des XIIe et XIVe siècle. On peut toutefois regretter l'absence totale de communication à son sujet, toutefois compréhensible au vu du très mauvais entretien de l'ouvrage, endommagé par le passage de la voie ferrée et en très grande partie recouvert de béton et graffitis divers.